Tribune dans le BMO

Tribune d’ATC publié dans le Bulletin Municipal Officiel « Vivre à Antony »
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Février 2023

Auguste Mounié, réveille-toi, ils sont devenus mous !
Auguste Mounié fut maire radical-socialiste d’Antony de 1912 à 1940. Fait moins connu, il fut aussi sénateur à partir de 1927 et se fit remarquer dans ses mandats comme le « défenseur des petites gens », le « père des mal-lotis ».
Aujourd’hui, son lointain successeur à la mairie, plutôt que de créer des logements sociaux, préfère aider les promoteurs privés à construire des résidences à 8 000 € le mètre carré. Même quand il est obligé par la loi à en prévoir un peu, il organise le plan d’urbanisme pour que les HLM soient le long des autoroutes, à AntonyPole ou dans la nouvelle zone UGe au-dessus de l’A86. Mais au moins, fait-il le nécessaire pour que les locataires des logements existants en jouissent paisiblement ? Mais non : le quartier du Noyer-Doré est envahi par les rats, le nettoyage des rues des quartiers « populaires » n’est efficace que la veille des opérations de propreté citoyenne, les parkings et les caves des immeubles sont « privatisés » par des occupants sans titre sans que ni la Ville, ni la coopérative Hauts-de-Bièvre-Habitat ne réagissent.
On aurait rêvé d’une politique volontariste, qui, au nom de l’égalité entre quartiers, ouvrirait la médiathèque Arthur-Rimbaud selon des horaires analogues à ceux d’Anne-Fontaine, qui planifierait les travaux d’entretien, d’accessibilité et d’isolation, qui instituerait des conseils de quartier et respecterait celui qui existe, qui écouterait les locataires et évaluerait ainsi l’atteinte des objectifs, qui corrigerait les dysfonctionnements…
Hélas, c’est le principe du moindre effort, comme d’habitude.
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Janvier 2023

Nos vœux pour 2023
Les enjeux pour 2023 se précisent avec les mesures présentées au dernier conseil municipal. La dette de la ville a progressé de 9 millions en 2022. Les remboursements annuels dépassent l’autofinancement. Comment la majorité financera-t-elle ses investissements ? En continuant de livrer la ville aux promoteurs, comme à Jean-Zay ?
Quant aux impôts fonciers, le gouvernement augmente les bases fiscales au même rythme que l’inflation. Le maire s’en réjouit. Cela lui évitera d’augmenter les taux, mais le résultat sera le même. Il se targuait d’absorber le surcoût de l’énergie sans augmenter les tarifs des services. Faux ! Hors
ceux soumis au taux d’effort, ils augmenteront de plus de 10 %, voire 17 % comme le tarif réduit au Select. Idem pour les activités sportives municipalisées de Sport Pour Tous, dont nous demandons le passage au taux d’effort. Mais pas d’augmentation prévue pour les subventions aux projets des écoles. Nous attendons confirmation de l’augmentation de la subvention du CCAS, que nous proposions pour soutenir les habitants en difficulté. La ville doit aller vers eux.
La mairie peine à fidéliser ses personnels. La précarité de nombreux emplois favorise le turnover. La majorité s’est donc résolue à proposer des emplois permanents aux référents d’animation périscolaire : une satisfaction pour notre groupe qui portait cette demande. Une autre est l’adoption
unanime de notre vœu pour la transformation d’Orlyval en desserte locale.
Nous poursuivrons notre action, toujours à l’écoute, pour une ville solidaire et engagée pleinement dans la transformation sociale et la bifurcation écologique. En 2023, rejoignez notre collectif !

Décembre 2022

L’énergie doit redevenir un bien public
La première fois que nous avons alerté le maire sur les conséquences de l’inflation, il s’est moqué en disant que dans les années 70 elle avait été bien pire ! Lors du dernier conseil municipal et dans son dernier éditorial, il a enfin pris la mesure de cette inflation. Mais est-ce suffisant ?
De manière directe ou indirecte la hausse des tarifs de l’énergie impacte déjà fortement le budget des ménages et des communes. Hauts-de-Bièvre Habitat, par exemple, vient de décider une hausse des loyers de 3,5%, après celle des charges de chauffage de 30%. La précarité énergétique qui concerne déjà environ 1 700 foyers antoniens, les plus vulnérables, va encore s’étendre. L’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie, censée assurer une énergie à prix compétitif, est donc un échec patent. Et les rustines du gouvernement – chèque énergie, blocage du tarif réglementé du gaz et de l’électricité – n’y changeront rien durablement. Du reste, ce blocage ne s’applique pas aux contrats au tarif de marché, imposé aux collectivités
territoriales et aux entreprises de 10 salariés et plus. Il est urgent d’instaurer un service public de production et de fourniture d’énergie au meilleur prix. Et de mettre en œuvre une politique de transformation profonde et équitable de notre économie et de notre consommation, comprenant notamment un investissement massif dans les énergies renouvelables et la rénovation thermique. Passage de relais. Conformément à l’esprit de notre collectif, Sylviane Aschehoug passe le relais à Bruno Edouard, qui intègre notre groupe municipal, désormais présidé par David Mauger.

Novembre 2022

Vent mauvais sur les services publics
Au mois d’octobre, le lycée Descartes a dû suspendre la restauration scolaire, faute de personnel suffisant affecté par la Région. De tels exemples se multiplient. La ville a gelé 89 berceaux en crèche, n’ayant pu recruter assez de puéricultrices. Les travaux d’aménagement prennent du retard, par manque d’ingénieurs de la ville, nous dit le maire. L’Éducation nationale recrute des contractuels mal formés pour boucher les trous. Les moyens insuffisants pour l’Université laissent sur le carreau des milliers d’étudiants. Les transports publics souffrent d’une pénurie de conducteurs et d’un manque d’investissements pour moderniser et augmenter le trafic des RER B. Et à l’hôpital, l’hémorragie de personnel se poursuit. La vague de démission s’étend en raison de rémunérations toujours trop basses. En raison aussi des mauvaises conditions de travail et de la perte de sens, quand les restrictions budgétaires dégradent le service aux usagers et lorsque le dialogue social est impossible. Revaloriser les emplois publics doit être une priorité. La question de l’énergie est particulièrement cruciale.
L’explosion des tarifs affecte toute la vie économique et sociale, notamment les budgets des collectivités. C’est le
résultat de l’ouverture à la concurrence de ce qui devrait être considéré comme un service public. Au-delà de la crise
ukrainienne et de la raréfaction des ressources, sa privatisation est l’une des causes essentielles de la crise actuelle.
Dans ce contexte, sans soutien de l’État, les collectivités n’ont d’autre choix que de réduire les services ou de recourir à l’endettement, choix annoncé par le maire d’Antony, remettant implicitement à plus tard les recrutements dont la ville aurait besoin. Nos services publics sont essentiels, mobilisons-nous pour les reconquérir !

Octobre 2022

Ni déni, ni relativisation :
des actions pour une ville résiliente et juste Fait notable, les quatre tribunes du dernier BMO avaient pour sujet le réchauffement climatique.
La majorité municipale et les deux autres groupes d’opposition se seraient-ils brusquement convertis à l’écologie après l’avoir tant moquée ? Il est vrai qu’après les événements dramatiques de cet été, il n’est plus possible de faire l’autruche. Mais sortir du déni ne suffit pas, relativiser les défis qui nous attendent non plus. « Apprendre à vivre avec le COVID » ? Les proches de ceux qui en sont morts ou ceux qui en souffrent encore apprécieront. « Apprendre à vivre avec le réchauffement climatique » ? Ceux qui ont perdu une maison ou un parent dans les incendies, les nondations ou la canicule apprécieront ! Réduire sa consommation énergétique, isoler son habitat ? Ceux qui déjà n’arrivent pas à se chauffer voire à se loger apprécieront… En vérité, c’est la possibilité de la vie humaine sur Terre qui est menacée. À tous les échelons des solutions concrètes existent mais elles doivent être mises en œuvre sans délais et dans un souci constant de justice sociale. Car c’est ceux qui n’ont
jamais connu l’abondance qui pourront le moins s’adapter. Nous y sommes prêts et la ville en a les moyens. Rejoignez-nous pour travailler ensemble et faire d’Antony une ville résiliente ! »

Septembre 2022

Été d’alerte
Cet été, plus encore que les précédents, a apporté son lot de catastrophes d’origine climatique. Une sécheresse exceptionnelle, des incendies d’ampleur, des effondrements rocheux et glacières dans les Alpes. Idem côté social, les alertes se multiplient. Beaucoup appréhendent la rentrée. Les services sociaux sont au bord de la rupture : manque d’éducatrices de jeunes enfants et d’animateurs de centre de loisirs, de personnel soignant dans les Ehpad et les hôpitaux, d’auxiliaires de vie,
accentuant la dégradation des prises en charge, et aggravant surtout la crise vécue par les plus fragiles. On ne mesure pas encore toutes les conséquences économiques du retour de l’inflation.
Mais habitués à fonctionner à court terme, à privilégier la continuité et fuir les propositions radicales, les décisionnaires continuent de s’en tirer avec quelques mesures superficielles et sans impact réel. Sourds aux prévisions scientifiques et aux alertes sociales, les yeux toujours rivés sur l’opinion, seul un mouvement populaire pourra les contraindre à changer.
Face au réchauffement climatique et ses effets en cascade, le politique doit réagir. La situation exige que les analyses scientifiques du GIEC guident ses décisions.
À Antony, le maire vante l’installation de pompes à chaleur dans 1 ou 2 équipements publics mais refuse de constituer un véritable réseau de géothermie. Il vante le nombre d’arbres dans un futur quartier, mais veut soustraire les grands projets d’urbanisme à l’obligation de gérer les eaux de pluie à la parcelle.
Les moyens et les outils pour bien faire sont là, il faut s’en saisir et ne plus regarder ailleurs.